(Itinéraire d'un enfant de cité: Page 86 et suivantes)
Problème de mémoire ou de traduction de la part de la journaliste transcriptrice des propos de FAUDEL. La vision des débuts est hallucinante. Heureusement en bonne association structurée nous avions consigné les faits dans un bilan moral 1994-1998, rédigé en 1998. Précaution, encadrement, formation, investissement tout est balayé par FAUDEL. L’air de rien c’est la frontière ténue entre l’action d’éducation populaire et l’accompagnement à la professionnalisation qui est attaquée involontairement peut-être par les propos de FAUDEL BELLOUA
La souffrance innommable de FAUDEL serait la dépossession. « Je vis dans cette phrase, ce vide puisque je ne suis rien, je n’y suis pour rien dans mon succès. Dépossédé. ». Sa réponse est donc de déposséder les faits de leur vérité. Petit rétablissement.
Jimmy OIHID :
L’artiste Lyonnais (là il y a tout Villeurbanne qui hurle !!) était programmé au cinéma – théâtre Le Normandie, aujourd’hui remplacé par un multiplex CGR.
Appel d’Airs comme souvent, assurait l’assistance à maitrise d’ouvrage, pour cette soirée co-organisée avec d’autres associations. Entre autres en première partie était programmé « Les étoiles du Raï », « Chebab Artits » et « Archyves ».
Notre philosophie : « les quartiers méritent le meilleur du moment » se traduisait par la présence à la console de Serge VENERUSO. En plus d’être le frère de Jacques (écurie Goldmann, ex CANADA, auteur pour Céline DION), Serge était le sonorisateur en titre de KHALED alors en pleine explosion après les sorties de Didi et AÎSHA.
Musicalement ce qui nous séduisait à l’époque était la qualité vocale de Karim Belloua, son invention dans les « Stirba » (Improvisation introductive des morceaux), son rapport mature à l’organisation des spectacles, sa presque majorité légale.
Ce soir là la lumière a été bouffée par son petit frère, moins stable vocalement, mais gourmand de scène, d’une efficacité totale. Serge fut le premier a donné une validation professionnelle à la prestation de FAUDEL, confirmant les impressions que nous avions eues.
Cette désignation n’a en rien changé nos intentions. Karim est resté l’axe de travail concernant le groupe « Les étoiles du Raï ». Alors que tout était en place pour démarrer une formation, création de répertore, Karim a décliné la proposition. A quelques jours de son incorporation pour son service militaire il ne souhaitait pas donner suite à notre offre. Il lui semblait trop difficile d’assumer les deux obligations.
Il n’y a pas de Matthieu Chedid dans cette opération préalable. Tout juste il y a-t-il peut être parmi les roads un ou deux personnages qui deviendront la colonne vertébrale de l’équipe technique de –M-, après avoir été les premiers fidèles de FAUDEL.
Trois ans de signatures
C’est en fin de journée en semaine que FAUDEL est venu nous rejoindre, courant 1994 à La PAGODE, lieu de regroupement des associations où nous disposions d’un bureau. Plus de 18 mois après la première partie de Jimmy OIHID. Et c’est là que FAUDEL a formulé clairement sa demande à Mohamed MESTAR en lui demandant de bien vouloir devenir son manager. Ce qui se traduit par « J’étais jeune, j’avais quinze ans…..Le renard avait reniflé le bon plan. Pour pouvoir m’emmener à Paris, il fallait une autorisation de mes parents. Pour les rassurer, on a signé un contrat lui et moi qui disait qu’il était mon manager… ». Là, en sous entendu, c’est ma responsabilité morale de président de l’époque qui est remise cause. J’aurai favorisé un abus de faiblesse à l’encontre d’un jeune mineur !!!!!
FAUDEL n’a pas signé un contrat « qui disait qu’il était mon manager ». Monsieur et Madame BELLOUA ont signé, en tant que parents un contrat de management au nom de leur fils mineur. Le contrat de management a été contresigné par FAUDEL dès sa majorité acquise. Ce contrat est la seule base permettant de rémunérer équitablement Mohamed MESTAR pour tous ses apports intellectuels et relationnels qui ont permis à FAUDEL d’exister. Cela se traduit par le reversement de 15% des revenus de l’artiste sur la période concernée (pour mémoire en loi anglo-saxonne la règle est de 50%). A ce jour ces 15% n’ont jamais été réglé.
Cerise sur le gâteau, FAUDEL a suivi au CIR devenu IRMA (centre d’information et de ressources spécialisé pour les musiques actuelles) un stage de formation concernant le management.
Ceci s’ajoute à une formation au Studios des Variétés financée grâce aux découvertes du printemps de Bourges ou il découvrira Sarah SANDERS et un suivi médical assuré par l’espace voix de la fondation Rothschild. Si l’on ajoute les séances d’explication fournies par les avocats et conseillers juridiques on est loin d’un larguage en rase campagne.
New York et Xavier.
Découverte du Printemps de Bourges ne s’est pas révélé suffisant pour accrocher une signature. Nous avons fait dupliquer près de 3000 cassettes pour assurer la promotion de FAUDEL. Pendant près de deux ans ce fut une suite de refus de la part des maisons de disque, la palme revenant au DA qui demandait du « Raï un peu plus parisien ».
A deux doigts d’abandonne,r Mohammed MESTAR a joué un va tout. Au chômage il a, sur ses deniers personnels et avec l’aide d’un crédit à la consommation, financé l’enregistrement de deux titres à New York dans le mythique studio de Jimi Hendrix. (25 000 F en janvier 1996). Cet enregistrement n’a jamais été exploité mais a marqué les esprits quant à la détermination de Mohamed MESTAR.
Malheureusement cela n’était pas suffisant pour décider une major à faire confiance à un chanteur de Raï qui soit issu des quartiers.
C’est par les cheveux que la situation sera sauvée in extrémis. Xavier DEROUIN, guitariste de FAUDEL et d’autres artistes amena Nicolas GAUTHIER directeur du label SANKARA (lable créé par Philippe Constantin), à se rapprocher de l’équipe FAUDEL lors d’un show de MASDONGAR au New Morning.
Nicolas se montra éventuellement intéressé, mais ne tira pas un tapis rouge pour accueillir « le petit prince du Raï ».
Les contrats furent eux signés à quelques jours de la sortie officielle du disque. FAUDEL était majeur.
Les challenges
Propulsé FAUDEL posait deux challenges au moins. Faire que sa jeunesse lui permette de se démarquer rapidement de Khaled et Mami qui occupaient la place. Faire accepter comme chanteur de Raï un interprète qui ne soit pas un migrant algérien, mais un jeune né sur le sol français.
Sur cette phase je reconnais que nous avons fait preuve de volontarisme, « la fenêtre de tir », pour utiliser une expression balistique, étant par essence limitée.
Problème de mémoire ou de traduction de la part de la journaliste transcriptrice des propos de FAUDEL. La vision des débuts est hallucinante. Heureusement en bonne association structurée nous avions consigné les faits dans un bilan moral 1994-1998, rédigé en 1998. Précaution, encadrement, formation, investissement tout est balayé par FAUDEL. L’air de rien c’est la frontière ténue entre l’action d’éducation populaire et l’accompagnement à la professionnalisation qui est attaquée involontairement peut-être par les propos de FAUDEL BELLOUA
La souffrance innommable de FAUDEL serait la dépossession. « Je vis dans cette phrase, ce vide puisque je ne suis rien, je n’y suis pour rien dans mon succès. Dépossédé. ». Sa réponse est donc de déposséder les faits de leur vérité. Petit rétablissement.
Jimmy OIHID :
L’artiste Lyonnais (là il y a tout Villeurbanne qui hurle !!) était programmé au cinéma – théâtre Le Normandie, aujourd’hui remplacé par un multiplex CGR.

Notre philosophie : « les quartiers méritent le meilleur du moment » se traduisait par la présence à la console de Serge VENERUSO. En plus d’être le frère de Jacques (écurie Goldmann, ex CANADA, auteur pour Céline DION), Serge était le sonorisateur en titre de KHALED alors en pleine explosion après les sorties de Didi et AÎSHA.
Musicalement ce qui nous séduisait à l’époque était la qualité vocale de Karim Belloua, son invention dans les « Stirba » (Improvisation introductive des morceaux), son rapport mature à l’organisation des spectacles, sa presque majorité légale.
Ce soir là la lumière a été bouffée par son petit frère, moins stable vocalement, mais gourmand de scène, d’une efficacité totale. Serge fut le premier a donné une validation professionnelle à la prestation de FAUDEL, confirmant les impressions que nous avions eues.

Cette désignation n’a en rien changé nos intentions. Karim est resté l’axe de travail concernant le groupe « Les étoiles du Raï ». Alors que tout était en place pour démarrer une formation, création de répertore, Karim a décliné la proposition. A quelques jours de son incorporation pour son service militaire il ne souhaitait pas donner suite à notre offre. Il lui semblait trop difficile d’assumer les deux obligations.
Il n’y a pas de Matthieu Chedid dans cette opération préalable. Tout juste il y a-t-il peut être parmi les roads un ou deux personnages qui deviendront la colonne vertébrale de l’équipe technique de –M-, après avoir été les premiers fidèles de FAUDEL.
Trois ans de signatures
C’est en fin de journée en semaine que FAUDEL est venu nous rejoindre, courant 1994 à La PAGODE, lieu de regroupement des associations où nous disposions d’un bureau. Plus de 18 mois après la première partie de Jimmy OIHID. Et c’est là que FAUDEL a formulé clairement sa demande à Mohamed MESTAR en lui demandant de bien vouloir devenir son manager. Ce qui se traduit par « J’étais jeune, j’avais quinze ans…..Le renard avait reniflé le bon plan. Pour pouvoir m’emmener à Paris, il fallait une autorisation de mes parents. Pour les rassurer, on a signé un contrat lui et moi qui disait qu’il était mon manager… ». Là, en sous entendu, c’est ma responsabilité morale de président de l’époque qui est remise cause. J’aurai favorisé un abus de faiblesse à l’encontre d’un jeune mineur !!!!!
FAUDEL n’a pas signé un contrat « qui disait qu’il était mon manager ». Monsieur et Madame BELLOUA ont signé, en tant que parents un contrat de management au nom de leur fils mineur. Le contrat de management a été contresigné par FAUDEL dès sa majorité acquise. Ce contrat est la seule base permettant de rémunérer équitablement Mohamed MESTAR pour tous ses apports intellectuels et relationnels qui ont permis à FAUDEL d’exister. Cela se traduit par le reversement de 15% des revenus de l’artiste sur la période concernée (pour mémoire en loi anglo-saxonne la règle est de 50%). A ce jour ces 15% n’ont jamais été réglé.
Cerise sur le gâteau, FAUDEL a suivi au CIR devenu IRMA (centre d’information et de ressources spécialisé pour les musiques actuelles) un stage de formation concernant le management.

New York et Xavier.
Découverte du Printemps de Bourges ne s’est pas révélé suffisant pour accrocher une signature. Nous avons fait dupliquer près de 3000 cassettes pour assurer la promotion de FAUDEL. Pendant près de deux ans ce fut une suite de refus de la part des maisons de disque, la palme revenant au DA qui demandait du « Raï un peu plus parisien ».
A deux doigts d’abandonne,r Mohammed MESTAR a joué un va tout. Au chômage il a, sur ses deniers personnels et avec l’aide d’un crédit à la consommation, financé l’enregistrement de deux titres à New York dans le mythique studio de Jimi Hendrix. (25 000 F en janvier 1996). Cet enregistrement n’a jamais été exploité mais a marqué les esprits quant à la détermination de Mohamed MESTAR.
Malheureusement cela n’était pas suffisant pour décider une major à faire confiance à un chanteur de Raï qui soit issu des quartiers.
C’est par les cheveux que la situation sera sauvée in extrémis. Xavier DEROUIN, guitariste de FAUDEL et d’autres artistes amena Nicolas GAUTHIER directeur du label SANKARA (lable créé par Philippe Constantin), à se rapprocher de l’équipe FAUDEL lors d’un show de MASDONGAR au New Morning.
Nicolas se montra éventuellement intéressé, mais ne tira pas un tapis rouge pour accueillir « le petit prince du Raï ».
Les contrats furent eux signés à quelques jours de la sortie officielle du disque. FAUDEL était majeur.
Les challenges
Propulsé FAUDEL posait deux challenges au moins. Faire que sa jeunesse lui permette de se démarquer rapidement de Khaled et Mami qui occupaient la place. Faire accepter comme chanteur de Raï un interprète qui ne soit pas un migrant algérien, mais un jeune né sur le sol français.
Sur cette phase je reconnais que nous avons fait preuve de volontarisme, « la fenêtre de tir », pour utiliser une expression balistique, étant par essence limitée.
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