Depuis le début de sa carrière Faudel assure une fonction, interprète, et assume un rôle, artiste. Effet du temps, du succès, des médias, des dossiers de presse il finit par confondre les deux champs et à se convaincre d’être ce qu’il n’a jamais été.
Tout au long du livre qui lui est consacré, Faudel se pose en créateur. Il va jusqu’à justifier cinq ans de silence en les attribuant à une absence d’inspiration. Ahurissant !
Faudel a écrit « Tellement je t’aime, je pense à toi, Tellement je t’aime, je rêve de toi » dans la version rebeu de banlieue*, « dis moi comment faire pour comprendre tout ça… ». Quelques mots qui servent de gimmick et que d’autres ont développés pour lui. Mais il n’a jamais travaillé la création. A tel point qu’Universal pour s’assurer de la concrétisation des engagements finança directement son manager Mohamed Mestar, pour qu’il accepte d’assurer la mise en chantier du deuxième album dû par Faudel. Regardons bien les crédits de l’album Samra, Faudel cosigne tous les titres. Sur la base de quelle compétence, de quel échange artistique ? Sur la base de « si tu veux que je le chante, je le signe » serait surement plus près de la réalité. En un opus, Faudel s’est forgé une réputation dans le métier qui lui colle toujours à la peau. C’est le poids de Mercury, l’influence de Santi qui feront surement se décider quelques personnes pour le troisième album. Parmi elles les initiateurs de Zebda, dont Faudel prouve aujourd’hui qu’il a occulté l’ensemble du message ! Encore une jolie proposition de résolution (comme on dit en musique) que Faudel n’aura pas su saisir par incapacité de la comprendre.
Faudel fait preuve d’une telle logique confusionnelle qu’il en oublie les fondamentaux. Ainsi il nomme Frédéric Lo qui avait soumis sa participation à l’album Baïda à un strict respect de son anonymat. Etonnamment Faudel ne cesse d’encenser son ami Nicolas Gauthier, directeur artistique de Sankara puis d’AZ chez Universal. C’est pourtant lui qui a donné au moins une voie en signant en douce et sous pseudo le titre « dis moi », en amenant un texte à la dernière minute lors de l’enregistrement en studio, le seul jour ou Mestar était absent ! Mais pour Faudel, le représentant du pouvoir commercial et financier de Philips-Polygram à l’époque, est naturellement absout d’office du simple fait qu’il représente le pouvoir commercial et financier. Et c’est surement bien là l’un des drames de cette aventure. Les amitiés de Faudel ne lui sont pas fondamentalement reprochées, et à quel titre les seraient-elles ? Mais cette obséquieuse tendance à se soumettre au calife, à chercher à être le bouffon du calife qui sera maîtres de tous les califes en oubliant derechef tous ces coreligionnaires est définitivement sidérante.
Au point de ne plus toucher terre. Finir par croire que l’on soit le créateur des titres que l’on a interprété. Nous faire croire que face à une profonde inertie de propositions Universal serait resté les deux pieds dans le même sabot, (j’aimerai avoir les plannings et les doubles des maquettes des titres travaillés par Faudel entre deux albums, pas celles que lui proposent des compositeurs plus ou moins inspirés), c’est nous faire croire que c’est l’été tous les jours partout sur la planète. Mais y croire soit même, finir par s’en convaincre, vivre une telle auto persuasion c’est « Oui-Oui gagne le tour de France en tricycle ».
Faudel francophone pur sucre a découvert le dialecte maghrébin avec ses proches et aussi au travers des chansons, (comme beaucoup d’entre nous ont « perfectionné » leur anglais en écoutant des musiques qui font du bruit). Ce parler arabe des banlieues n’est pas toujours bien compris des habitants d’Afrique du Nord. Un peu comme moi si je me mets à parler breton, ouh gast.
lundi 24 mars 2008
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